La France est encore gravement affecté par la dépression de 1929 venu des États-Unis et de l’Allemagne, mais aussi par une 3ème république parlementaire à bout de souffle traversé par de nombreux scandales politico-financiers.
L’hostilité contre les gouvernements élus depuis mai 1932, bâtis sur des coalitions dites de « néo-cartel » ou les cabinets successifs reposent sur le parti radical presque seul en l’absence de socialiste.
Comme le dénonce une gauche désorganisée un régime “d’exploiteurs, d’affameurs et de voleurs”, mais c’est l’extrême-droite qui nourrie les attaques les plus virulentes, sous fond d’antisémitisme décomplexé.
En effet, en Europe l’accession au pouvoir de Mussolini en Italie en 1922, puis d’Hitler en Allemagne en 1933, fragilise le modèle de la Démocratie et appel partout à installer des régimes forts et autoritaires à l’instar de Franco en Espagne ou une dictature dura près 40 ans de 1936 à 1975, un régime dictatorial nommé État Espagnol .
Le 8 janvier quand l’escroc Alexandre Stavisky est retrouvé “suicidé” dans son chalet de Chamonix, la polémique complotiste et antisémite va bon train contre cet Ukrainien juif lié à plusieurs parlementaires.
Suite au limogeage par Daladier du préfet de police Jean Chiappe, réputé proche des ligues d’extrême-droite, provoque la fureur de celles-ci et appels à manifester, c’est ainsi que le 6 février 1934, 30 milles personnes appelée par la ligue d’extrême droite et les organisations d’ancien combattant tourne à l’émeute place de la Concorde à Paris et battent le pavé de l’insurrection vers l’Assemblé Nationale.
Elle reste aujourd’hui encore le symbole de la fragilité du régime parlementaire et le signe avant-coureur de la montée d’une tentation autoritaire qui trouvera sa pleine mesure dans la collaboration sous le gouvernement de Vichy.
Le choc est immense et la IIIe République, affaiblie, est ébranlée par cette journée qui fait de très nombreuse victimes.
Trois jours plus tard, la mobilisation antifasciste prend un caractère national, massif et unitaire.
Des manifestations sont organisées sur tout le territoire pour défendre les libertés démocratiques.
Pour sauver la république en danger la classe ouvrière et toutes les gauches divisées s’unissent derrière l’appel de la CGT rejoint par la CGTU, socialistes et communistes le 12 février 1934, ainsi des centaines de milliers de personnes vont manifester pour faire contre feux aux velléités de l’extrême droite et c’est au cris de “Unité ! Unité” que les deux cortèges se rejoignent place de la Nation à Paris.
Au total, c’est près d’un million de personnes qui manifeste ce jour-là. et « acte la naissance du Front populaire » à venir.
De fait, une dynamique c’est enclenchée :
Sur le plan syndical, elle voit s’accélérer le processus de réunification des deux confédérations, la CGT et la CGTU.
En juin 1934, la CGTU avance « des propositions d’unité d’action à la confédération CGT ».
La réunification se réalise moins de deux ans plus tard, au congrès de Toulouse en mars 1936.
Sur le plan politique, socialistes et communistes entament un rapprochement, même si la méfiance est toujours de mise.
De nombreuses initiatives unitaires antifascistes prennent forme et aboutissent le 27 juillet 1934 : PCF et SFIO signent un « pacte d’unité d’action », dit « pacte d’unité d’action antifasciste », qui ouvre la voie a la victoire du Front populaire en 1936 et l’accession au pouvoir de Léon Blum.